Flamboyante ouverture de la saison 24/25 de l’opéra de Toulon


Sergei Babayan, direction, Victorien Vanoosten, Piano © DR

Programme

Richard Wagner
Les Maîtres chanteurs de Nuremberg ouverture
Sergueï Rachmaninov
Concerto pour piano no 3, Op. 30
Claude Debussy
La Mer
Maurice Ravel
Boléro
Direction musicale : Victorien Vanoosten
Piano : Sergei Babayan

Pour une nouvelle saison hors les murs, l’orchestre symphonique de Toulon avait investi le 19 septembre l’auditorium François Trucy du Palais Neptune pour un concert qui restera dans les mémoires des auditeurs.

Prise de fonction de Victorien Vanoosten
Ce concert à guichet fermé depuis des semaines marquait la prise de fonction du prometteur chef d’orchestre français Victorien Vanoosten à la tête de l’orchestre de l’Opéra de Toulon. Victorien Vanoosten, ancien assistant de Daniel Baremboim, est l’un des chefs les plus sollicités en Europe par les plus grandes scènes et formations orchestrales.
La saison 2024/2025 l’emmènera entre autre à la Scala de Milan ou encore à l’Orchestre National de Taïwan. Il dirigera plus de 50 concerts cette saison. Sa nomination est un gage d’excellence musicale pour les années à venir à Toulon.
On se souvient de sa remarquable direction à l’opéra de Marseille dans la trop rare « Reine de Saba » de Charles Gounod ou plus récemment de « Thaïs » de Jules Massenet à l’opéra de Toulon.

Dès les premières notes de l’ouverture « des maîtres chanteurs » de Richard Wagner la magie opère. Le public est transporté par la direction précise du jeune chef d’orchestre.

Un soliste renommé
Les quatre concertos pour piano et orchestre de Rachmaninov constituent une apogée du concerto romantique avec ceux du compositeur ukrainien Sergeï Bortkiewicz. « Le troisième concerto en ré mineur » est considéré comme l’un des plus périlleux de tout le répertoire. Pour affronter l’un des Everest de la littérature pianistique concertante, le pianiste Sergei Babayan est reconnu internationalement pour ses interprétations de Serge Rachmaninov.
Passant de la douceur à la force, Sergei Babayan maîtrise toutes les difficultés pianistiques de la partition et livre une interprétation de référence du troisième concerto. Virtuosité et musicalité nous invitent à une plongée dans l’âme russe.
Moins connu que certains de ses collègues russes, il se révèle l’un des plus grands pianistes de son temps. L’accueil du public est chaleureux et témoigne de l’émotion ressentie. Il nous gratifie d’un bis à quatre mains avec Victorien Vanoosten lui-même très bon pianiste. On aime cette complicité communicative entre les deux artistes.

Deux œuvres emblématiques du répertoire français
« La mer », trois esquisses symphoniques de Claude Debussy est en fait une véritable symphonie. Œuvre complexe et d’une richesse musicale unique, elle permet de faire ressentir moult émotions aux auditeurs. Victorien Vanoosten nous fait vivre une mer dans tous ses états. L’orchestre déploie nuances et richesses dans les palettes sonores dans un tourbillon musical passionnel sous sa direction.
Il en est de même pour l’emblématique « Boléro » de Maurice Ravel où chaque pupitre se retrouve à nu.
On redécouvre et savoure ces chefs d’œuvres du patrimoine français musical évitant les récifs de l’ennui.
L’orchestre symphonique de Toulon sonne merveilleusement bien. Cela augure des jours radieux avec son nouveau chef d’orchestre. Gageons que cette soirée d’ouverture restera dans les mémoires…

On attend désormais avec impatience les représentations de La forza del destino de Verdi au Zénith de Toulon les 18 et 20 octobre prochain. (Mise en scène Yannis Kokkos, direction Victorien Vanoosten).
Courez-y !

Leïla Metina-Bouchour

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 9 Octobre 2024 à 16:22 | Lu 200 fois
Pierre Aimar
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